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Affichage des articles du mars, 2025
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L'Homme à cheval - La révolte des indiens Chapitre 7 Pierre Drieu La Rochelle, 1943 Abonnez-vous pour écouter une nouvelle lecture audio par jour : http://www.youtube.com/channel/UCb86EHE49GNG1Nc-5gTi6UQ/?sub_confirmation=1 "[...] — Je sais le respect que je dois au pouvoir, commença Florida. Maintenant votre pouvoir a été éprouvé, il existe. Sans doute durera-t-il longtemps. Sans doute ne serez-vous pas assassiné, même si vous nous faites exécuter. Ce sont les maçons qui ont déclenché la révolte, et non point l’Eglise qui ne commence jamais rien. Si je n’ai pas empêché le docteur, si je l’ai même un peu aidé, c’est que, Excellence, vous êtes plus de son bord que du nôtre. Vous êtes maçon vous-même, sans quoi vous n’auriez pas pu accéder au pouvoir. Il était bon que vous connaissiez vos frères. Nous étions curieux de marquer ce trait. « Pour ce qui est du fond du problème, nous en reparlerons. C’est-à-dire que nos successeurs, à vous et à moi, en reparleront. Vous êtes jeun...
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L’Autorité et la paresse (Joseph Déjacque) La Brochure mensuelle, 1923 Abonnez-vous pour écouter une nouvelle lecture audio par jour : http://www.youtube.com/channel/UCb86EHE49GNG1Nc-5gTi6UQ/?sub_confirmation=1 "[...] L’esclave seul est paresseux, riche ou pauvre : — le riche, esclave des préjugés, de la fausse science ; le pauvre, esclave de l’ignorance et des préjugés, — tous deux esclaves de la loi, l’un pour la subir, l’autre pour l’imposer. Ne serait-ce pas se suicider que de vouer à l’inertie ses facultés productives ? L’homme inerte n’est pas un homme, il est moins qu’une brute, car la brute agit dans la mesure de ses moyens, elle obéit à son instinct. Quiconque possède une parcelle d’intelligence ne peut moins faire que de lui obéir, et l’intelligence ce n’est pas l’oisiveté, c’est le mouvement fécondateur, c’est le progrès. L’intelligence de l’homme, c’est son instinct, et cet instinct lui dit sans cesse : Travaille ; mets la main comme le front à l’œuvre ; produis et d...
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L'Enfer de Dante - Chant troisième L'Enfer est la première partie de la Divine Comédie, une œuvre majeure de Dante Alighieri écrite au XIVe siècle. Ce poème épique raconte un voyage allégorique à travers les royaumes de l'au-delà : l'Enfer, le Purgatoire et le Paradis. Cette version est celle traduite par Félicité Robert de Lamennais. Abonnez-vous pour écouter une nouvelle lecture audio par jour : http://www.youtube.com/channel/UCb86EHE49GNG1Nc-5gTi6UQ/?sub_confirmation=1 "[...] Ayant ensuite regardé au delà, je vis des gens pressés sur le bord d’un grand fleuve ; aussi je dis : — Maître, je te prie que je sache qui sont ceux-là, et pour quelle cause ils ont tant de hâte de passer, comme je l’aperçois à cette faible lueur. Et lui à moi : « Ceci te sera dit, quand sur les tristes rives de l’Achéron s’arrêteront nos pas. » Alors, confus et les yeux baissés, craignant que mon dire ne lui eût déplu, je m’abstins de parler jusqu’au fleuve. Et voici venir vers nous, da...
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Albert Londres - Le chemin de Buenos Aires - Chapitre 19 Albert Londres Le chemin de Buenos Aires (La traite des blanches) 1927 Abonnez-vous pour écouter une nouvelle lecture audio par jour : http://www.youtube.com/channel/UCb86EHE49GNG1Nc-5gTi6UQ/?sub_confirmation=1 "[...] Robert le Bleu partait justement pour Rosario, ce jour-là. Il m’emmena. La femme qu’il avait à Rosario ne lui donnait pas satisfaction. Ce n’était qu’un « doublard » il est vrai ! Le patron de Rosario avait écrit à Robert le Bleu, lui signalant un relâchement dans la conduite de sa « môme », de la « mollesse dans le travail », « un manque d’enthousiasme coupable ». — C’était forcé, me dit Robert le Bleu. Une femme que l’on ne surveille pas de près, bat de l’aile. Depuis un mois je n’ai pu aller à Rosario. Ce fut une faute. J’ai trop compté sur mon influence. Le jouet ne marche plus. Je dois remonter la manivelle. Il en profiterait aussi pour toucher ses jetons. Quand « l’homme » est sur place, il passe t...
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L'Homme à cheval - La révolte des indiens Chapitre 6 Pierre Drieu La Rochelle, 1943 Abonnez-vous pour écouter une nouvelle lecture audio par jour : http://www.youtube.com/channel/UCb86EHE49GNG1Nc-5gTi6UQ/?sub_confirmation=1 "[...] — Cela t’a embêté, que je voie Florida? Tu as cru que je te lâchais. Je rougis comme une jeune fille. — Je vois que tu as su que je le recevais. C’est toute une histoire. Tout était venu de Camilla. Il me confirma que, bien loin de lui en vouloir de la mort de Manuelito, qu’elle n’aimait pas et n’avait pris que contre lui, elle s’était redonnée le matin même du duel et comment depuis, elle avait continué. J’entrevis la vérité à travers le récit un peu trop sobre de Jaime : c’était Manuelito qui avait fait le nécessaire pour les rapprocher. A partir du moment où il avait su qu’elle était la maîtresse de son cousin, il n’avait plus eu peur d’elle et de sa pureté. Et elle, maintenant, était une vraie femme, qui lui faisait oublier Conception. — Une vr...
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L'art de gouverner (Guy de Maupassant) Dans L’art de gouverner, article publié en 1881 dans Le Gaulois, Guy de Maupassant critique avec ironie et scepticisme la manière dont les dirigeants exercent le pouvoir. Il dénonce l’incompétence et l’hypocrisie des gouvernants, qui manipulent les foules par des discours vides et des promesses fallacieuses. Maupassant souligne que l’art de gouverner repose souvent sur la flatterie, la tromperie et la capacité à exploiter les faiblesses humaines plutôt qu’à véritablement œuvrer pour le bien commun. À travers une plume acérée et un ton mordant, il exprime son désenchantement face à un système politique où la démagogie l’emporte sur la sincérité et l’intérêt général. Abonnez-vous pour écouter une nouvelle lecture audio par jour : http://www.youtube.com/channel/UCb86EHE49GNG1Nc-5gTi6UQ/?sub_confirmation=1 "[...] M. Gambetta, homme sans doute supérieur à Louis-Philippe, mais privé de cette éducation gouvernementale sucée avec le lait, arriv...
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L'Enfer de Dante - Chant deuxième L'Enfer est la première partie de la Divine Comédie, une œuvre majeure de Dante Alighieri écrite au XIVe siècle. Ce poème épique raconte un voyage allégorique à travers les royaumes de l'au-delà : l'Enfer, le Purgatoire et le Paradis. Cette version est celle traduite par Félicité Robert de Lamennais. Abonnez-vous pour écouter une nouvelle lecture audio par jour : http://www.youtube.com/channel/UCb86EHE49GNG1Nc-5gTi6UQ/?sub_confirmation=1 "[...] Si j’ai bien entendu ta parole, répondit cette ombre magnanime, ton âme est atteinte de lâcheté : laquelle souvent, oppressant l’homme, le détourne d’une noble entreprise, comme une fausse vision l’animal ombrageux. Pour te délivrer de cette crainte, je te dirai pourquoi je suis venu, et ce que j’entendis quand premièrement j’eus pitié de toi. J’étais parmi ceux qui sont en suspens, lorsque m’appela une femme bienheureuse, et si belle que de me commander je la priais. Ses yeux brillaient p...
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Albert Londres - Le chemin de Buenos Aires - Chapitre 18 Albert Londres Le chemin de Buenos Aires (La traite des blanches) 1927 Abonnez-vous pour écouter une nouvelle lecture audio par jour : http://www.youtube.com/channel/UCb86EHE49GNG1Nc-5gTi6UQ/?sub_confirmation=1 "[...] Les bateaux sont à l’ancre. Ce sont les petits courriers. Les paquebots dorment à côté, dans les bassins de Buenos-Aires. Cargos baladeurs chargeant peaux, laine, cornes et des bœufs que non seulement on a coupés en deux, mais que l’on a fait geler, pour être plus sûr qu’ils ne s’échapperont pas au cours du voyage ! Vapeurs remontant le fleuve, le remontant si haut, qu’ils vont jusqu’à une ville appelée Ascension ! Vieux petits cargotins sortant de la passe de Magellan. Derniers voiliers, prisons flottantes, où la misère des hommes est grande et qui reviennent de chercher le vent par le travers du cap Horn et les froids de la Terre de feu. Tous les traîne-patins de la mer, tous les déshérités de la navigation...
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Les Morticoles - 3ème Partie, chapitre II-b (Léon Daudet) Dystopie hygiéniste écrite par Léon Daudet en 1894. Abonnez-vous pour écouter une nouvelle lecture audio par jour : http://www.youtube.com/channel/UCb86EHE49GNG1Nc-5gTi6UQ/?sub_confirmation=1 "[...] Quand j’entrai dans la salle d’audience, je crus qu’il s’agissait encore d’un Lèchement de pieds. Les juges étaient, au nombre de trois, en robe et toque rouge, assis derrière une longue table surexhaussée. Au-dessous d’eux, siégeaient d’autres pantins en robe et toque noire. Crudanet présidait, flanqué de deux trognes sinistres. Derrière moi s’étageait une série de bancs, pour les témoins, la presse, le public. Devant étaient les accusés, Sorniude, Bradilin et Cordre, et les plaignants, M. et Mme de Sigoin. À droite du tribunal, Méderbe ; à gauche, Foutange et Boustibras. Je retrouvais l’éternelle disposition des locaux morticoles, qui convient aux Académies, Facultés, Parlements comme à la Justice, et surtout au Mensonge. Ce...
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Stendhal - Vie de Mozart - Chapitre I EXTRAIT : retrouvez l'intégralité du chapitre sur BUY ME A COFFEE https://buymeacoffee.com/lecteuradom/stendhal-vie-de-mozart-chapitre-i La Vie de Mozart de Stendhal (1815) propose une biographie romancée du compositeur, mettant en avant son génie précoce et son parcours fulgurant à travers l'Europe. L’ouvrage insiste sur la dualité entre son succès artistique et ses difficultés financières, tout en célébrant son apport exceptionnel à la musique. Stendhal y esquisse un portrait sensible et admiratif de Mozart, perçu comme un artiste inspiré mais incompris de son époque. Abonnez-vous pour écouter une nouvelle lecture audio par jour : http://www.youtube.com/channel/UCb86EHE49GNG1Nc-5gTi6UQ/?sub_confirmation=1 "[...] Le père de Mozart a eu la plus grande influence sur la singulière destinée de son fils, dont il a développé et peut-être modifié les dispositions ; il est donc nécessaire que nous en disions d’abord quelques mots. Léopold...
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L'Enfer de Dante - Chant premier L'Enfer est la première partie de la Divine Comédie, une œuvre majeure de Dante Alighieri écrite au XIVe siècle. Ce poème épique raconte un voyage allégorique à travers les royaumes de l'au-delà : l'Enfer, le Purgatoire et le Paradis. Cette version est celle traduite par Félicité Robert de Lamennais. Abonnez-vous pour écouter une nouvelle lecture audio par jour : http://www.youtube.com/channel/UCb86EHE49GNG1Nc-5gTi6UQ/?sub_confirmation=1 "[...] C’était le temps où le matin commence, et le soleil montait avec ces étoiles qui l’entouraient, quand le divin Amour mut primitivement ces beaux astres ; de sorte que le gai pelage de cette bête fauve, l’heure du jour et la douce saison me conviaient à bien espérer : non toutefois que ne m’effrayât la vue d’un lion qui m’apparut. Il paraissait venir contre moi, la tête haute, avec une telle rage de faim que l’air même semblait en effroi. En même temps une louve qui, dans sa maigreur, sembla...
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Albert Londres - Le chemin de Buenos Aires - Chapitre 17 Albert Londres Le chemin de Buenos Aires (La traite des blanches) 1927 Abonnez-vous pour écouter une nouvelle lecture audio par jour : http://www.youtube.com/channel/UCb86EHE49GNG1Nc-5gTi6UQ/?sub_confirmation=1 "[...] Pourtant ils ne sont pas aimables. Ils ont refusé deux jours de suite de me servir à boire dans leur café de Talcahano. Je n’ai pas bu. C’est tout ce qu’ils ont gagné. Et comme ils ne m’ont pas crevé les yeux, j’ai bien regardé. Ils vivent sous une discipline acceptée et servile. Aucun étranger du même milieu, pas plus un Français qu’un Martigues, qu’un Créolo — celui-là est encore une autre espèce. Je le garde pour la bonne bouche ! Aucun n’a jamais pu pénétrer dans leur église. Il y a le chef. C’est un pape. Ses décisions ne se discutent pas. Quand il lance une bulle… c’est à qui l’attrapera ! Il y a le sous-chef, le secrétaire d’État, quoi ! Chaque province : Rosario, Santa-Fé, Mendoza a son club. Le clu...
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Colette - Paris de ma fenêtre, 2nd chapitre EXTRAIT : retrouvez l'intégralité du chapitre sur BUY ME A COFFEE https://buymeacoffee.com/lecteuradom/colette-paris-de-ma-fentre-2nd-chapitre Recueil de chroniques paru en 1944, dans lequel l'auteur partage ses impressions sensibles et poétiques sur la vie parisienne, vue à travers le prisme de son intimité et de ses observations depuis sa fenêtre. Abonnez-vous pour écouter une nouvelle lecture audio par jour : http://www.youtube.com/channel/UCb86EHE49GNG1Nc-5gTi6UQ/?sub_confirmation=1 "[...] L’homme subit la nuit comme une plante. Tous les oiseaux ne sont pas matineux. On sait qu’il y a des fleurs de qui l’épanouissement est nocturne. Le blanc lis des sables, entre minuit et trois heures du matin, devient méconnaissable à force de s’ouvrir, de roidir en griffes ses étamines, de jeter autour de lui ses rets de parfum. L’espèce humaine aussi abonde en noctambules à qui le plaisir conseille de retarder leur coucher, mais nul in...
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Les Morticoles - 3ème Partie, chapitre II-a (Léon Daudet) Dystopie hygiéniste écrite par Léon Daudet en 1894. Abonnez-vous pour écouter une nouvelle lecture audio par jour : http://www.youtube.com/channel/UCb86EHE49GNG1Nc-5gTi6UQ/?sub_confirmation=1 "[...] Bientôt l’on sonna, et j’ouvris à une élégante jeune femme, longue, mince et rousse, qui semblait intimidée. Je la conduisis au salon. Elle s’assit dans un fauteuil de velours vert d’eau, agitant son pied en signe d’impatience. De là je l’introduisis dans le cabinet de consultation. Par un hasard singulier, qui m’étonna chez un gaillard si méfiant et si précautionneux, d’un étroit corridor longeant la caverne de Sorniude, on entendait tout ce qui s’y passait, tant la cloison était mince. J’en fis mon poste d’observation. Je collai mon oreille au mur. La conversation était déjà engagée. J’avais manqué les préliminaires. Je perçus seulement : « Étendez-vous là, comme ceci… Pas le corset ; ce n’est pas la peine… Oh, la jolie tail...
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Vie de Jésus - Ernest Renan - 37 APPENDICE 7ème partie Abonnez-vous pour écouter une nouvelle lecture audio par jour : http://www.youtube.com/channel/UCb86EHE49GNG1Nc-5gTi6UQ/?sub_confirmation=1 "[...] Quel est le disciple de l’autorité duquel l’auteur entend ainsi se prévaloir ? Le titre nous l’indique : c’est « Jean ». Il n’y a pas la moindre raison de supposer que ce titre ait été ajouté contrairement aux intentions de l’auteur réel. Il était sûrement écrit en tête de notre Évangile à la fin du iie siècle. D’un autre côté, l’histoire évangélique ne présente en dehors de Jean le Baptiste, qu’un seul personnage du nom de Jean. Il faut donc choisir entre deux hypothèses : ou reconnaître Jean, fils de Zébédée, pour l’auteur du quatrième Évangile ; ou regarder cet Évangile comme un écrit apocryphe composé par un individu qui a voulu le faire passer pour une œuvre de Jean, fils de Zébédée. Il ne s’agit pas ici, en effet, de légendes, œuvres de la foule, dont personne ne porte la re...
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L'Homme à cheval - La révolte des indiens Chapitre 4 Pierre Drieu La Rochelle, 1943 Abonnez-vous pour écouter une nouvelle lecture audio par jour : http://www.youtube.com/channel/UCb86EHE49GNG1Nc-5gTi6UQ/?sub_confirmation=1 "[...] Je lui racontai ce que je savais, en concluant : — Ainsi cette rêveuse au piano a bel et bien les pieds dans le siècle. — Vous avez bien pressenti, quand vous avez songé à la rapprocher de Jaime, qu’il y avait là matière à événements. — Du diable si j’en attendais tant. En tout cas, aujourd’hui, elle trahit abominablement Jaime; en même temps qu’elle est sa maîtresse, elle reste liée aux hommes qui lui ont porté le terrible coup de cette révolte indienne. Il est aveugle, il faut lui ouvrir les yeux. Mais est-ce possible encore ? N’est-il pas envoûté ? La présence de Florida auprès de lui en dit long. Luis me regardait avec une pointe d’ironie. Moi-même, je doutais de moi. Tout me paraissait incertain et compromis dans le destin de Jaime et dans le ...
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Le Tour du Monde en 80 heures, par l’as Perge Firmin L'histoire est une parodie des récits d'aventures et un clin d'œil humoristique au roman "Le Tour du Monde en 80 Jours" de Jules Verne. Dans ce récit, un personnage excentrique et inventif entreprend un défi apparemment impossible : accomplir un tour du monde en seulement 80 heures. Abonnez-vous pour écouter une nouvelle lecture audio par jour : http://www.youtube.com/channel/UCb86EHE49GNG1Nc-5gTi6UQ/?sub_confirmation=1 "[...] Ce sont sans doute ces considérations d’ordre pratique qui ont engagé mon jeune ami Jean Tricot à intriguer auprès de son cousin Firmin Perge, ancien as des as de la fameuse escadrille des « Cloportes enragés », afin d’obtenir de lui la place de passager dans un aéro nouveau modèle que ledit Firmin Perge devait essayer le lendemain, à l’aérodrome de Villacoublay. Cet aéro, muni d’un dispositif spécial que je ne vous décrirais pas parce que j’ai promis le secret, récupérait en route...
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Le roi #Candaule (Théophile Gautier) Paru dans La Presse en 1844 7ème partie (chapitre V) Abonnez-vous pour écouter une nouvelle lecture audio par jour : http://www.youtube.com/channel/UCb86EHE49GNG1Nc-5gTi6UQ/?sub_confirmation=1 "[...] « Ne mens pas, ne cherche pas de vains subterfuges, aie du moins la dignité et le courage de ton crime ; je sais tout, je t’ai vu ! ― Pas un mot d’excuse, je ne l’écouterais pas. ― Candaule t’a caché lui-même derrière la porte. N’est-ce pas ainsi que les choses se sont passées ? Et tu crois sans doute que tout est fini ? Malheureusement, je ne suis pas une femme grecque facile aux fantaisies des artistes et des voluptueux. Nyssia ne veut servir de jouet à personne. Il est maintenant deux hommes dont l’un est de trop sur terre ; il faut qu’il en disparaisse ! S’il ne meurt, je ne puis vivre. Ce sera toi ou Candaule, je te laisse maître du choix. Tue-le, venge-moi, et conquiers par ce meurtre et ma main et le trône de Lydie, ou qu’une prompte mort...
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Albert Londres - Le chemin de Buenos Aires - Chapitre 16 Albert Londres Le chemin de Buenos Aires (La traite des blanches) 1927 Abonnez-vous pour écouter une nouvelle lecture audio par jour : http://www.youtube.com/channel/UCb86EHE49GNG1Nc-5gTi6UQ/?sub_confirmation=1 "[...] C’est le pompier — le pompier ! — qui se demande pourquoi il n’en toucherait pas aussi, et qui, le soir, pensant bien qu’un étranger ne saurait distinguer si son uniforme est celui de pompier ou de vigilant, arrête le caftane et dit : Donne-moi de l’argent ou je te fais ! C’est le faux agent en civil qui travaille d’accord avec un vigilant. Le faux agent s’avance, met la main sur l’épaule du coupable. Vous vivez de femmes ? dit-il. — Non ! fait l’autre. Le civil appelle le vigilant. — Vous vous trompez, répète l’autre. — Je n’y puis rien, fait le vigilant. Voyez, c’est un ordre supérieur. Il s’en va, courez après (!) essaya de lui donner de l’argent, et il fermera les yeux si je vous relâche. C’est l’agent b...
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Colette - Paris de ma fenêtre, chapitre 1er Recueil de chroniques paru en 1944, dans lequel l'auteur partage ses impressions sensibles et poétiques sur la vie parisienne, vue à travers le prisme de son intimité et de ses observations depuis sa fenêtre. Abonnez-vous pour écouter une nouvelle lecture audio par jour : http://www.youtube.com/channel/UCb86EHE49GNG1Nc-5gTi6UQ/?sub_confirmation=1 "[...] Ces femmes-là sont des survivances obstinées d’un type féminin quasi millénaire sur lequel l’orgueil, la fièvre urbaine, la soif de parvenir et le problème de vivre s’acharnent sans arriver à le faire disparaître. Il persiste, préservé sur la terre de France par l’admirable travailleuse des champs. Au village, il est personnifié par « cette dame originale qui a dû être très bien et qui reprise si finement les dentelles », par le professeur de piano, l’institutrice ; il s’agrippe encore aux pierres de Paris, comme une giroflée jaune au faîte d’un vieux mur ; il s’appelle l’ouvrière e...
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Les Morticoles - 3ème Partie, chapitre I-b (Léon Daudet) Dystopie hygiéniste écrite par Léon Daudet en 1894. Abonnez-vous pour écouter une nouvelle lecture audio par jour : http://www.youtube.com/channel/UCb86EHE49GNG1Nc-5gTi6UQ/?sub_confirmation=1 "[...] Avec un rauque et sourd rugissement, Wabanheim, épuisé, se rejeta sur son lit et tomba dessus en travers comme une masse pantelante. Cercueillet balbutia : « Il n’est guère aimable à l’agonie. » Boridan certifia : « Il ne faut pas lui tenir rigueur. Le bulbe est sûrement envahi. » Les trois docteurs sortirent, Gigade ricanait en refermant la porte : « Ce Wabanheim se croyait éternel… Bah, de toutes façons, couic ! Fichu ! » Je recouchai mon maître. Il m’implorait : « Mon bon Canelon, Félix…, va chercher quelqu’un d’autre…, Cortirac qui m’a vaincu… » Je lui obéis en hâte. Dans l’escalier je croisai Banarrita : « Quelles nouvelles ? — Je le crois perdu. » Ses lunettes tombèrent. Le pharmacien les ramassa, gémissant : « Voilà une ...
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Vie de Jésus - Ernest Renan - 36 APPENDICE 6ème partie Abonnez-vous pour écouter une nouvelle lecture audio par jour : http://www.youtube.com/channel/UCb86EHE49GNG1Nc-5gTi6UQ/?sub_confirmation=1 "[...] L’épisode du crurifragium et du coup de lance, propre à notre Évangile, n’a rien que de possible. L’archéologie juive et l’archéologie romaine du v. 31 sont exactes. Le crurifragium est bien un supplice romain. Quant à la médecine du v. 34, elle peut prêter à beaucoup d’observations. Mais, quand même notre auteur ferait preuve ici d’une physiologie imparfaite, cela ne tirerait pas à conséquence. Je sais que le coup de lance peut avoir été inventé pour répondre à Zacharie, xii, 10 ; cf. Apoc., i, 7. Je reconnais que l’explication symbolique a priori s’adapte très-bien à la circonstance que Jésus ne subit pas le crurifragium. L’auteur veut assimiler Jésus à l’agneau pascal et il est bien aise pour sa thèse que les os de Jésus n’aient pas été brisés. Peut-être même n’est-il pas fâché...
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L'Homme à cheval - La révolte des indiens Chapitre 3 Pierre Drieu La Rochelle, 1943 Abonnez-vous pour écouter une nouvelle lecture audio par jour : http://www.youtube.com/channel/UCb86EHE49GNG1Nc-5gTi6UQ/?sub_confirmation=1 "[...] C’était clair : c’était le parti des grands qui travaillait à se rapprocher de Jaime par l’intermédiaire de Camilla et de Florida. Camilla avait dû garder avec Florida les relations qu’elle avait eues avec lui au temps du complot de Manuelito. Et sans doute avait-elle renoué avec le Protecteur dans ce but. Avait-elle donc maintenant la tête politique? Ce cri au palais : « Le peuple n’est pas à sa place dans un palais » — avait un sens. Quand les droits de l’aristocratie tombent, ils ne tombent qu’en quenouille, .et les femmes sont toujours là pour faire rentrer dans le palais abandonné l’ambiguïté et le dol. [...]" YOUTUBE CHANNELS COOKING WITH BENOIT : https://www.youtube.com/channel/UCMLcZRa7L2mM83tCL8DOfpA TRAVEL J'ADORE : https://www....
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  La Dernière classe (Alphonse Daudet) Les Contes du lundi, 1880 Réalisme émouvant. Le texte mêle une description réaliste de la vie rurale et scolaire avec une profonde émotion liée à la perte de la langue et de la liberté. Abonnez-vous pour écouter une nouvelle lecture audio par jour : http://www.youtube.com/channel/UCb86EHE49GNG1Nc-5gTi6UQ/?sub_confirmation=1 "[...] Pendant que je m’étonnais de tout cela, M. Hamel était monté dans sa chaire, et de la même voix douce et grave dont il m’avait reçu, il nous dit : « Mes enfants, c’est la dernière fois que je vous fais la classe. L’ordre est venu de Berlin de ne plus enseigner que l’allemand dans les écoles de l’Alsace et de la Lorraine… Le nouveau maître arrive demain. Aujourd’hui, c’est votre dernière leçon de français. Je vous prie d’être bien attentifs. » Ces quelques paroles me bouleversèrent. Ah ! les misérables, voilà ce qu’ils avaient affiché à la mairie. Ma dernière leçon de français !… [...]" YOUTUBE CHANNELS C...
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Le roi #Candaule (Théophile Gautier) Paru dans La Presse en 1844 6ème partie (chapitre IV) Abonnez-vous pour écouter une nouvelle lecture audio par jour : http://www.youtube.com/channel/UCb86EHE49GNG1Nc-5gTi6UQ/?sub_confirmation=1 "[...] « J’aurais beau, dit-elle en laissant tomber les tissus humides et en renvoyant ses suivantes, verser sur moi toute l’eau des sources et des fleuves, l’Océan avec ses gouffres amers ne pourrait me purifier. Une pareille tache ne se lave qu’avec du sang. Oh ! ce regard, ce regard, il s’est incrusté à moi, il m’étreint, m’enveloppe et me brûle comme la tunique imprégnée de la sanie de Nessus ; je le sens sous mes draperies, tel qu’un tissu empoisonné que rien ne peut détacher de mon corps. J’aurai beau maintenant entasser vêtements sur vêtements, choisir les étoffes les moins transparentes, les manteaux les plus épais, je n’en porte pas moins sur ma chair nue cette robe infâme faite d’une œillade adultère et impudique. En vain, depuis l’heure où ...