Stendhal - Vie de Mozart - Lettre
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La Vie de Mozart de Stendhal (1815) propose une biographie romancée du compositeur, mettant en avant son génie précoce et son parcours fulgurant à travers l'Europe. L’ouvrage insiste sur la dualité entre son succès artistique et ses difficultés financières, tout en célébrant son apport exceptionnel à la musique. Stendhal y esquisse un portrait sensible et admiratif de Mozart, perçu comme un artiste inspiré mais incompris de son époque.
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"[...] LETTRE SUR MOZART
Monticello, le 29 août 1814.
Il résulte, mon cher ami, de la lettre citée ci-dessus, dont l’exposé me semble très-vrai, que, des ouvrages de Mozart, on ne connaît à Paris que Figaro, Don Juan et Cosi fan tutte, qui ont été joués à l’Odéon.
La première réflexion qui se présente sur Figaro, c’est que le musicien, dominé par sa sensibilité, a changé en véritables passions les goûts assez légers qui, dans Beaumarchais, amusent les aimables habitants du château d’Aguas-Frescas. Le comte Almaviva y désire Suzanne, rien de plus, et est bien éloigné de la passion qui respire dans l’air
Vedro mentr’io sospiro
Felice un servo mio !
Et dans le duo
Crudel ! perchè finora ?
Certainement ce n’est pas là l’homme qui dit, acte III, scène iv de la pièce française :
« Qui donc m’enchaîne à cette fantaisie ? j’ai voulu vingt fois y renoncer… Étrange effet de l’irrésolution ! si je la voulais sans débat, je la désirerais mille fois moins. » Comment le musicien aurait-il pu atteindre à cette idée, qui cependant est fort juste ? comment peindre un calembour en musique ?
On sent, dans la comédie, que le goût de Rosine pour le petit page pourrait devenir plus sérieux : la situation de son âme, cette douce mélancolie, ces réflexions sur la portion de bonheur que le destin nous accorde, tout ce trouble qui précède la naissance des grandes passions, est infiniment plus développé chez Mozart que dans le comique français. Cette situation de l’âme n’a presque pas de termes pour l’exprimer, et est peut-être une de celles que la musique peut beaucoup mieux peindre que la parole. Les airs de la comtesse font donc une peinture absolument neuve : il en est de même du caractère de Bartholo, si bien marqué par le grand air
La vendetta ! la vendetta !
La jalousie de Figaro, dans l’air
Se vuoi ballar signor Contino,
est bien éloignée de la légèreté du Figaro français. Dans ce sens, on peut dire que Mozart a défiguré la pièce autant que possible. Je ne sais trop si la musique peut peindre la galanterie et la légèreté françaises pendant quatre actes, et dans tous les personnages : cela me semble difficile [...]"
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